Kill Bill: Vol. 1

Après avoir pillé avec plus ou moins de succès les films de gangsters et de blaxploitation, Tarantino s’essaye ce coup-ci aux films asiatiques de kung-fu et de samouraïs.

Si la forme est bonne, si la musique n’est pas mauvaise (et s’est faite pillée par la suite par tout un tas de génériques et de publicités), le scénar est par contre nullissime. On a droit à une basique histoire de vengeance, avec une héroïne (incarnée par Uma Thurman, peu crédible en tueuse à gage) qui décide de lister tous ses anciens collègues pour les assassiner un à un, avant de finir par « tuer Bill », son objectif absolu. Dans un jeu vidéo, style « beat-them all » sur NES, ce genre de scénar marche du tonnerre, mais pour un film…

Les personnages n’ont absolument aucune profondeur, on ne sait rien d’eux à part un personnage qui a droit à un flash-back, version dessin animé-manga ultra violent, et qui au final n’apporte pas grand-chose (d’ailleurs pourquoi ce traitement spécifique à ce personnage et pas à tous les autres ? Problème de budget ?).

Le scénar est donc un déchaînement de violence gratuite, certes bien chorégraphié (la scène du combat dans le bar est bien mise en scène), mais cumulant tout un tas de clichés et d’incohérences. Petit florilège : (spoilers)
+l’héroïne se lève de son coma et en regardant ses mains, elle déclare « 4 ans ».
+elle reste 13 heures dans la voiture d’un docteur assassiné à l’hôpital pour essayer de remuer les orteils (les flics n’enquête pas sur la mort du gars et ne commence pas par fouiller sa voiture, non ?)
+elle se ballade tranquillou avec son gros sabre dans l’avion (perso, je n’arrive même pas à faire passer une bouteille d’eau). D’ailleurs tout le monde semble se balader avec un sabre à Tokyo, ça à l’air d’être la norme…
+Bill qui épargne la mariée au dernier moment à l’hosto, sans raison valable (on sent qu’il a envie de dire « si je la tue, il y a plus de film »)

Tout ça aurait pu passer dans une parodie, mais le problème, c’est que le film se prend au sérieux. L’humour (volontaire du moins) est aux abonnés absents, et avec la violence gratuite, c’est l’autre gros souci du film.

Si on cumule tout cela avec des répliques complètement débiles (genre « laissez vos membres, ils m’appartiennent », « Tu veux toujours me pénétrer, ou c’est moi qui t’ai pénétré ? »), et un jeu d’acteurs parfois limite pour certains personnages, le verdict est limpide : ce film est un navet, qui aurait mérité une sortie en direct-to-dvd.