American Sniper

Le film fut pas mal moqué sur les réseaux sociaux il y a quelques temps de cela. Beaucoup d’internautes raillaient la scène du «bébé en plastique», mais je les trouve assez injustes. Elle est plutôt marrante cette scène (l’unique point de la note vient de là), et finalement elle résume assez bien le film en lui-même. Car oui, c’est TOUT le film qui est risible et qui sonne faux. Quand on voit ce long métrage et qu’on connait un tant soit peu le personnage via sa biographie, on voit bien qu’il y a un problème et que « la vérité est ailleurs »…

En adaptant la biographie de Chris Kyle, tireur d’élite ayant le plus tué de personnes dans l’histoire de l’armée américaine, Clint Eastwood tente de rassurer l’Amérique profonde sur le bien-fondé de la guerre contre le terrorisme. Et pour ce faire, Clint ne nous épargnera aucuns clichés ou stéréotypes : les Etats-Unis sont « le meilleur pays au monde », les irakiens sont des « sauvages » présentés comme au mieux lâches, au pire comme des fou furieux sanguinaires,… Plus c’est gros, plus ça passe. Mention spéciale pour le « Je ne tire pas sur les personnes qui portent un Coran. J’aimerais le faire, mais je ne le fais pas ».

Vous l’aurez compris, il n’y a aucune réflexions ni analyses géopolitiques sérieuses à attendre dans ce film de propagande militariste (appelons un chat un chat), qui transforme un sociopathe belliqueux (et mythomane, si on en croit les actions en justice contre lui) en héros du monde civilisé et en bon père de famille chrétien.

D’ailleurs, dans le monde selon Clint Eastwood, les gens sont repartis en 3 catégories : les moutons (sans défense), les loups, et les chiens de troupeau (qui protègent les moutons des loups).

Il est étrange que le très biblique « loup déguisé en agneau » ne soit pas évoqué par Clint à ce moment du film, car c’est pourtant une catégorie dans laquelle Chris Kyle et un bon paquet de l’exécutif américain sembleraient être à leur place.